L’expérience de la madeleine
Dans la Recherche du temps perdu, Proust, en retrouvant ses souvenirs au cours de la mythique scène de la madeleine, fait l’expérience du temps aboli, du temps retrouvé, et ainsi de l’éternité, puisque le temps ne passe plus. Grâce à la saveur de la madeleine trempée dans du thé, les souvenirs de son enfance à Combray lui reviennent, aussi vifs et complets que lorsque qu’il les vivait, par l’écriture de ces souvenirs et par leur existence Proust se libère du temps qui passe, puisque les choses ne sont plus érodées.
Mon rêve, comme celui de nombre de personnes je suppose, serait de parvenir à cette éternité, au moyen de photos, de textes, de musiques, qui parviendraient à ressuciter dans mon âme les souvenirs et impressions du passé, en leur permettant de sortir de l’ombre comme le fait le déclencheur (madeleine, grive, pervenche ou autre) du livre, mais qui reste incertain: qui peut assurer que je mangerai un jour ma madeleine personnelle?
Ainsi il faudrait pouvoir tout noter, les gestes, les sons, les voix, les couleurs… Mais les mots peuvent-ils traduire la réalité? Non, puisque les mots, même parfaitement agencés resteront mots sans devenir réalité. Pourrait-on alors tout filmer? Mais on perdrait alors les sentiments éprouvés, les odeurs…. Ces médias peuvent seuls servir de support à la mémoire, sans pour autant la remplacer, il lui donne un point de départ pour s’envoler, mais c’est à elle de retrouver les souvenirs et de les faire revivre. Cette éternité, qui nous consolerait de l’inévitable passage du temps, de la disparition de tout ce qui nous a constitué à un moment, le changement de tout ce que l’on a vu, senti, entendu, pensé, qui pourrait abolir ce temps, ne semble pas accessible, si ce n’est lors des brèves et hasardeuses expériences de réminescences proustiennes.
mais tu réussis: même la dernière note est écrit aiunsi et me l’a fait rappeler, les différentes senations, vue, odeur, touchers, même avant que je commance ici, om tu déclare ton intention du blog.
julie70 said this on novembre 30, 2008 à 9:28 |